Des aménagements sont quelques fois nécessaires pour donner un coup de pouce au retour ou au maintien de la faune et de la flore spécifiques de nos cours d’eau.

C’est ainsi qu’à Jauchelette et à Jodoigne-Souveraine, la Grande Gette a été au cœur des préoccupations des clubs de pêche locaux. Afin d’y ramener le poisson indispensable à la pratique de leur loisir, des cascatelles ont été aménagées. Découvrez le contexte de l’action et les photos qui parlent d’elles-mêmes.

Alors qu’à Genval, une page est tournée, le ruisseau du Carpu, voûté pour les besoins d’une ancienne activité industrielle, servait aussi de réceptacle des eaux usées du hameau de Bourgeois. Grâce à ces aménagements, il va pouvoir tout doucement retrouver sa qualité d’antan…

Explications…

Des cascatelles sur la Grande Gette à Jauchelette et à Jodoigne-Souveraine

Faisant suite aux nombreux travaux nécessaires à la réalisation de la pose du collecteur général d’égouttage sur l’entité de Jodoigne et à la dégradation de certains tronçons du lit de la rivière, il fut proposé au gestionnaire du cours d’eau d’y réaliser une série de petits aménagements (pose de blocs de pierre variant de 300kg à une tonne), afin que le niveau d’eau permette à nouveau le développement d’un bon écosystème.

Travaux pour le collecteur

De 2007 à 2013, sur plusieurs centaines de mètres de nos parcours de pêche, la vie aquatique était fortement menacée. La population piscicole avait totalement disparu du fait que la rivière n’était plus qu’un simple filet d’eau. Elle ne pouvait ni se reproduire, ni s’y protéger contre tous ses prédateurs.

Après diverses réunions, les projets se sont concrétisés ce printemps.

Le personnel de l’entreprise désignée a été à l’écoute des propositions faites par les responsables des clubs de pêche et a mis tout en œuvre pour qu’elles soient parfaitement réalisées.

Ces cascatelles, donc, sont des retenues d’eau qui permettent de maintenir une profondeur de minimum 60 centimètres sur plusieurs dizaines de mètres en amont.  

    Site aménagé
C’est une réelle satisfaction pour l’ensemble des pêcheurs de nos clubs concernés qui retrouvent des sites propices à l’exercice de leur passion.  J’adresse en leur nom mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont pris part à cette réalisation.
Roland Gaziaux, club de pêche du Maka

La réserve naturelle du « Carpu » : un joyau vert au cœur de Genval !

La réserve naturelle Natagora de la Prairie du Carpu et de la Grande Bruyère, située à Rixensart, constitue un véritable joyau biologique, serti dans l’écrin de verdure que constitue la Vallée de la Lasne (voir Bruant Wallon n°11 et 14). Au pied du site, dans un vallon quelque peu encaissé, coule sur environ 400 m un petit affluent de rive droite de la Lasne, le ruisseau du Carpu. Celui-ci est alimenté par de nombreuses sources jaillissant sur le flanc de la Grande Bruyère, au niveau d’une ligne de suintements ayant fait la renommée du site déjà depuis les années 1940. En effet, alors que les sources situées dans la partie septentrionales du site comportent une eau acide donnant naissance à des végétations de bas-marais à sphaignes, les sources situées dans la partie méridionale du site sont quant à elles caractérisées par des eaux dont la teneur en calcaire est relativement importante, ce qui explique qu’on y observe des phénomènes de « pétrification », c’est-à-dire de précipitation du calcaire dissout dans l’eau sur le fond des ruisselets au contact de l’air, suite à l’évaporation et au réchauffement de l’eau. Ces « sources pétrifiantes » constituent un habitat d’intérêt communautaire dont la protection est jugée prioritaire par la commission européenne en vertu de la législation Natura 2000.

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Mais jusqu’il y a peu, un point noir jugé prioritaire par le Contrat de rivière Dyle-Gette assombrissait le tableau : les eaux usées du hameau de Bourgeois étaient déversées sans aucune épuration préalable dans la partie amont du vallon du Carpu, induisant une pollution néfaste à l’épanouissement de la flore et de la faune (gammares, phryganes,…) caractéristiques du cours d’eau. Par ailleurs, durant les pluies orageuses, le ruisseau pollué, gonflé des eaux de ruissellement provenant des voiries, arrachait aux berges situées en amont de nombreux sédiments et débordait plus en aval sur les végétations de prairies humides, ce qui provoquait une dégradation insidieuse de ces dernières par l’apport de sédiments pollués. Plus en aval, sur un ancien terrain des Papeteries de Genval, le Carpu s’écoulait sur plus de 100 m dans un tuyau avant de se déverser dans la Lasne.

Après un long cheminement au travers des arcanes de la politique et de l’administration, un budget fut enfin débloqué par la Région wallonne et la Commune de Rixensart pour l’égouttage du ruisseau du Carpu. Dès le départ, Natagora s’est impliquée dans le dossier afin de veiller à ce que le tracé de cet égout ménage tant que faire se peut les milieux naturels exceptionnels présents dans ce vallon, sachant néanmoins qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs... Ainsi, le tracé initial qui aurait anéanti la prairie à orchidées, a donc été partiellement dévié par les fonds de jardin, alors que le déversoir d’orage, initialement prévu en amont de la réserve, fut déplacé plus en aval, à proximité de la Lasne.

L’élaboration du dossier dura plusieurs années et c’est seulement en avril 2012 que débuta le chantier d’égouttage, sous la supervision de l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW). Les nombreuses réunions de concertation sur chantier ne furent pas de trop pour s’assurer du respect des clauses environnementales qui avaient été intégrées au cahier des charges…

Depuis ce mois de mars 2013, les eaux usées qui se déversaient jusqu’alors dans le Carpu sont à présent envoyées directement dans le collecteur placé le long de la Lasne qui alimente la station d’épuration de Rosières, le ruisseau pouvant maintenant recouvrer petit à petit un état biologique favorable. Le ruisseau à présent épuré, il était logique de le voir couler à l’air libre dans sa partie aval, jusqu’alors voutée et qui constituait donc un obstacle au déplacement  de nombreuses espèces.

Dès 2009, Natagora, en collaboration avec le PCDN de Rixensart, s’est attelée à solutionner ce problème et mena à bien, grâce à un financement de la Région wallonne, un projet de restauration du lit du ruisseau du Carpu combiné au creusement de deux belles mares, qui sont actuellement le théâtre de nombreuses pontes de grenouilles rousses ! Une fois le ruisseau égoutté, il ne resta donc plus qu’à dévier ses eaux dans le nouveau lit à ciel ouvert qui l’attendait depuis 3 ans. Tout bénéfice également pour l’aulnaie située en aval, qui peut à présent retrouver son qualificatif de marécageuse.

Cette belle avancée pour la préservation du site fut également complétée, au mois de mars 2013, par l’acquisition par Natagora d’une parcelle de 12 ares comportant les sources amont du ruisseau du Carpu, qui viendra rejoindre les parcelles de la réserve existante ! La remise en état du vallon suite aux travaux d’égouttage se poursuivra également à l’automne par la restauration d’un pré fleuri, d’un verger d’anciennes variétés, d’un alignement de saules têtards et d’une haie vive composée d’essences indigènes fournissant le gîte et le couvert pour notre avifaune des bocages.

Julien Taymans, Conservateur de la réserve naturelle du Carpu et de la Grande Bruyère – Mail julien.taymans@natagora.be